| Accueil | Section Formation | Coffre |

Les percées créatives...

 

Introduction:

Cet exercice est l'outil des visionnaires. Il débute avec la réalisation que nos présomptions relatives à la façon dont les choses "devraient être" interfèrent avec la capacité de voir comment les choses "pourraient être". C'est ce que Robert Kennedy voulait exprimer lorsqu'il dit : "Certains hommes voient les choses telles qu'elles sont et demandent 'pourquoi?' et d'autres voient ce qui pourraient être et demandent 'pourquoi pas?'"

Le connu et l'inconnu sont des territoires différents. Imposer son connu sur l'inconnu est une erreur stratégique. Les présomptions sont des idées "pré-conçues" et des préjugés qui voient comme résolue une question qui ne l'est pas, limitant ainsi l'émergence du nouveau.

Antithèse de cette façon de penser, il faut voir l'inconnu comme quelque chose qui doit être exploré avec curiosité. La curiosité nous permet de tout remettre en cause. Par exemple, prenez quelque chose de très «ordinaire» comme votre tasse de café. Vous pouvez passer votre vie à boire du café sans jamais vous questionner sur la tasse. Nos présomptions nous incitent à ignorer certaines choses - après tout, «une tasse c'est une tasse». Or, de se questionner sur son utilité, son design, sa couleur, son matériau, sa taille, son histoire, son coût, sa valeur et n'importe quoi d'autres enclenche un processus créatif. Les percées créatives résultent de ce processus.

Un jour, j'ai échappé ma tasse de café en conduisant mon véhicule. Silencieusement, j'ai tout de suite remercié son concepteur. Dotée d'un couvercle solide et spécialement conçue pour être utilisée sur la route, cette tasse est tombée sur le plancher du véhicule sans renverser un goutte du précieux nectar. Je souhaite à l'inventeur une longue vie prospère.

Les percées créatives émergent d'un sentiment d'émerveillement.

L'auteur Jeffrey Mitchell - qui se considère lui-même comme un évangéliste de la curiosité- dit que même si la curiosité agit comme un catalyseur à la pensée créative, la plupart des gens n'osent pas être curieux. Ils croient que peu de gens travaillent à être curieux parce qu'ils présument que la curiosité dérive d'un besoin plutôt que d'un effort conscient.

En fait la plupart d'entre nous a été découragée d'être curieux. "Mêle-toi de tes affaires!" est une expression que nous avons tous entendue. Comme si le seul sens à la curiosité était l'indiscrétion malsaine. "La curiosité est un vilain défaut" dit-on. De perpétuer cette façon de voir est exactement ce qui éteint chez l'enfant sa tendance à apprendre et à chercher à connaître des choses nouvelles.

Mitchell dit que l'on croit pouvoir être curieux «sur demande». Or, le travail qu'effectue notre cerveau humain prouve exactement le contraire. Ainsi, plutôt que d'identifier les manques dans notre connaissance et de poursuivre notre recherche pour les combler, notre cerveau remplit les vides avec des présomptions et de suppositions. Nous n'aimons pas beaucoup rester sans réponses...

"On l'a toujours fait comme ça!" suppose qu'il n'y a qu'une seule façon, la meilleure évidemment, de faire quelque chose et nous empêche de poursuivre notre exploration. Nous avons tendance à nous faire une opinion au départ pour ensuite poser des questions... quand on finit par les poser. Nous croyons savoir ce que la cliente veut, ce que le conjoint répondra ou ce que le patron s'attend de nous plutôt que de questionner les motivations et les intentions.

Percer à travers nos présomptions

Évidemment, il est souvent nécessaire de se faire une opinion provisoire puisque cela nous permet de fonctionner dans le monde de tous les jours. Nous présumons que le soleil se lèvera dans l'est demain, que la voiture sera au même endroit où nous l'avons laissée la veille, que l'autobus sera à temps, que l'édifice où nous travaillons se tient toujours debout, etc. Quoique ces exemples ne soient pas nécessairement tous vrais, croire qu'ils le sont nous aide à planifier nos vies sans constamment appréhender l'inconnu ou réinventer la roue.

Présumer devient un problème lorsqu'on oublie que c'est seulement un raccourci pour faciliter notre journée. Or, si on ne questionne pas nos présomptions, elles se renforcent jusqu'à devenir des murs impénétrables qui continuent de masquer le plein potentiel d'une idée, d'un projet, d'une situation, d'un événement ou d'une occasion. Par définition, les percées créatives se produisent lorsque nous traversons le mur de nos présomptions et de nos préjugés. La force requise pour accomplir cette percée provient de la curiosité. Cliquez ici pour comprendre votre "limite personnelle".

La technique qui suit vous aidera à vous libérer de vos présomptions relativement aux idées, aux croyances ou défis qui peuvent limiter votre potentiel et votre performance sans que vous le sachiez.

Les gens ont tendance à tenir à leurs présomptions et à être "gelés" dans ces façons de voir. Ces dernières commenceront à "fondre" si elles sont exposées à la chaleur de la pensée logique. Le dégel continue lorsqu'une présomption ("La terre est plate") est formulée en question ("Comment la terre est-elle plate?"). La question est maintenant une hypothèse qui peut être vérifiée avec des faits tandis que la pensée s'ouvre à de nouvelles informations. De répondre à la question fera surgir des idées et incitera à de plus amples explorations.

L'expansion et l'ouverture d'esprit sont essentielles faire émerger la véritable créativité. Mitchell suggère que nous évitions consciencieusement toutes présomptions qui interfèrent avec les idées pouvant mener à une percée. J'ai poussé sa méthode un peu plus loin.

Directives:

Il y a 5 étapes pour percer à travers une présomption ou un préjugé: 1. Reconnaître la présomption; 2. Enregistrer le préjugé; 3. Formuler la présomption en question; 4. Vérifier les faits; 5. Défier le préjugé.

1.- Reconnaître la présomption

Prenez conscience des préjugés personnels, corporatifs ou sociaux en reconnaissant les indices que révèlent le langage du corps, les émotions et les mots qui émanent de vous ou des autres. Si un corps est fermé et tendu, ou si vous et d'autres raillent une information qui ne supporte pas ce que vous croyez, ou si vous vous sentez menacés par un renseignement, il y a fort à parier que votre supposition est fondée seulement sur ce que vous croyez être vrai et que vous la protégez consciemment ou inconsciemment. La vérité a passé le test du temps et n'a pas besoin d'être défendue. De brasser des idées devraient faire émerger la vérité mais le processus est souvent inhibé par nos attachements émotifs… nos présomptions et préjugés.

2.- Enregistrez le préjugé

Les gens créatifs pensent avec un crayon. D'écrire vos présomptions (ou celles que vous découvrez chez les autres) leur donne une forme réelle. Cela fait une grande différence. Une fois documenté, le préjugé peut être examiné et vérifié objectivement. Être un penseur créatif n'est pas seulement une question d'être "flyé", c'est un véritable travail. D'écrire puis d'étudier la présomption crée une distance entre l'observateur et l'observé. Cet espace nous permet de bénéficier d'une perspective "détachée" et favorise une exploration multidimensionnelle qui nous amène à comprendre… et à changer.

3.- Formulez la présomption en question

Passez du mode «pourquoi» à celui de «pourquoi pas!». Pour ce faire, il faut changer de paradigme et se mettre dans un état d'esprit qui vous rend curieux. Posez des questions du type: "Pourquoi est-ce que je crois ceci?", "Comment cette croyance s'est-elle implantée?", ou "Pourquoi pensons-nous ou agissons-nous ainsi? ", "Est-il possible que je me trompe sur ce que je crois être vrai ou faux?", "Est-ce que les faits peuvent être manipulés?", "Est-ce que mon expérience concorde avec ma croyance?", "Existe-t-il des faits complémentaires ou contradictoires?", "Où puis-je prendre connaissance d'autres opinions?", "Qui le fait différemment?", "Est-ce que d'avoir des ressources illimitées changerait quelque chose?", etc.

4.- Vérifiez les faits

Une fois que vous vous êtes posés de bonnes questions, vérifiez les faits. Vous pouvez débuter avec les les milliards de pages web disponibles sur Google et voir où cela vous mène. Lorsqu'on a demandé au Dr. Linus Pauling comment faire pour avoir une bonne idée, il a répondu:"Ayez beaucoup d'idées puis jetez les mauvaises." Cherchez dans les endroits inhabituels pour établir des relations différentes entre les faits. Examinez les patterns et les synchronicités entre des informations qui ne sont pas similaires. Cherchez des indices d'ordre, de beauté, de joie, d'humour ou d'intervention humaine. Souvenez-vous, ce n'est pas parce que vous êtes paranoïaque qu'il n'existe pas de conspiration. Suivez vos intuitions et soyez prêts pour l'inattendu et les coïncidences.

5.- Défier les préjugés

Si vous découvrez que vos préjugés ne sont pas fondés, devenez réellement curieux par rapport à toute autre idée supportée par cette «fausse vérité", à ses adeptes et aux menteurs qui en font la promotion. Les percées innovatrices se trouvent tout juste au-delà des faussetés limitantes.

Attention, le statu quo est un ennemi puissant.


| Accueil | Section Formation | Coffre |